Un an déjà...
Il y a un an c'était le jour de ses obsèques...un des pires jours de ma vie. Je pensais que j'allais tenir. Au début, je m'étais un point d'honneur à ne pas pleurer, fâchée de ce qu'elle avait osé faire...mais j'ai craqué, pleuré comme une petite fille abandonnée. Le dernier adieu à la chambre funéraire, la famille qui était là, ceux qui sont venus l'honorer. Le trajet jusqu'à la salle de cérémonie. Sa photo, dans le corbillard qui était tournée vers nous. L'arrivée au crématorium...tous ces gens qui attendaient dehors alors qu'on était en pleine période de COVID. Certains m'ont prise dans leurs bras, une femme a préféré me fuir devant le torrent de larmes qui coulait sur mon visage. Mon amie d'enfance que je n'avais pas vu depuis des années, sa maman, mes amis qui étaient là. Je me suis retrouvée avec mon père dans la salle de cérémonie (le covid nous obligeait à nous séparer), j'ai soudain ressenti le besoin d'avoir une personne à côté de moi...j'ai aperçu une amie habillée toute en jaune, je lui ai demandé de venir avec moi. Sa présence m'a fait un bien fou. Mon frère a fait un beau discours avec des anecdotes. La maître de cérémonie était super. Personne ne voulait l'accompagner pour la mise à flamme...Je voulais l'accompagner jusqu'au bout. Les autres m'ont suivi pour ne pas me laisser seule. Elle qui aimait tant regarder les flammes...Le retour à la maison avec "la collation" pour la famille et amis qui sont venus en patientant pour l'inhumation au cimetière. C'est très lourd en fait de devoir retourner au cimetière après cette première partie. Quelle émotion au cimetière, il y avait des gens du village et des alentours qui n'avaient pas voulu aller jusqu'au crématorium. C'était une 2ème cérémonie. Elle est arrivée en retard..quelle ironie quand on sait qu'elle était toujours pressée. Le maire lui a fait un discours. Puis on a fait signe d'adieu sur l'urne. On était en file indienne. Le sentiment de solitude quans les gens sont repartis chez eux (c'était à l'époque du couvre-feu)...